Quelle confiance accorder aux diagnostics de performance énergétique ?
Alors que le DPE va s’imposer, dès septembre 2022, aux propriétaires qui veulent vendre ou louer, la fiabilité des diagnostiqueurs vient d’être mise en cause par une étude du magazine ”60 millions de consommateurs”. Ce diagnostic est matérialisé par 7 bandes de couleur différente et 7 lettres de A à G.
Le magazine de défense des consommateurs (https://www.60millions-mag.com) a fait tester 4 maisons aux caractéristiques différentes par 5 diagnostiqueurs et un expert. Résultat : aucun diagnostic n’est identique et l’étiquette de performance énergétique (de A à G) varie toujours de deux lettres et même parfois de trois. Quand on sait que les loyers des logements classés F ou G (les fameuses ”passoires thermiques ”) ne pourront plus être augmentés à partir de septembre et que les logements classés G ne pourront plus être loués à partir de 2025 – ce sera 2028 pour les logements classés F – il y a lieu de s’inquiéter.
Comment est calculé le DPE ?
Rappelons que le DPE, par opposition aux anciens diagnostics, se réalise à partir des caractéristiques précises du logement : superficie, épaisseur et isolation des parois, nombre et caractéristiques des portes et fenêtres. Le classement de A à G est déterminé à partir de la consommation d’énergie estimée, exprimée en kilowattheure énergie primaire (kWhep) par mètre carré. Le diagnostic est complété par l’émission de gaz à effet de serre (GES) en fonction de du type d’énergie utilisée (gaz, électricité, fioul …). C’est la plus mauvaise lettre des deux diagnostics qui est retenue pour le classement énergétique global.
Un DPE opposable
Ce nouveau diagnostic est désormais opposable. Désormais, si l’acheteur ou le locataire découvre que le classement du logement ne correspond pas à la réalité, il peut se retourner contre le propriétaire ou le vendeur pour obtenir réparation. Le mis en cause pourra alors se retourner contre le diagnostiqueur qui a tout intérêt à ne pas faire d’erreurs et /ou d’être bien assuré. Hélas, l’essai comparatif réalisé par ”60 millions de consommateurs” révèle des lacunes significatives.
Des diagnostics incertains pour ne pas dire…aléatoires !
Pour le calcul de ce DPE, chaque élément est pris en compte. Ce qui justifierait une fiabilité à toute épreuve compte tenu des conséquences financières qu’un mauvais classement peut entrainer. Or, les 5 diagnostiqueurs des 4 maisons sont rarement d’accord sur des éléments aussi simples que la surface de la maison par exemple : de 128 à 162 m2 pour une maison ou de 95 à 120 m2 pour une autre !!!
En réalité, le magazine, via son expert, a relevé des erreurs dans tous les domaines : surface des parois et leur isolation, menuiseries, ventilation, chauffage et production d’eau chaude. Même une pompe à chaleur a été oubliée faisant passer le logement en passoire thermique !
La formation, quelle formation ?
Selon Virginie Potiron, juriste du magazine, ”nous avons constaté que les dates de formation des diagnostiqueurs étaient antérieures à la réforme du DPE et ils n’ont donc pas connaissance des nouvelles règles”.
Un constat encore plus étonnant quand on sait que les diagnostiqueurs sont certifiés par le gouvernement.
Affaire à suivre avec le prochain ministre en charge du Logement…