Nouveau au Trocadéro : avec l’exposition Enki Bilal, la bande dessinée entre au Musée de l’Homme

Du 16 mars au 13 juin 2022, le Musée de l’Homme donne carte blanche à Enki Bilal en écho à l’exposition Aux frontières de l’humain (13 octobre 2021-30 mai 2022) qui explore nos limites et interroge notre avenir en tant qu’humain. C’est également l’occasion de découvrir le troisième tome de Bug, la dernière série de bandes dessinées d’Enki Bilal.

Enki Bilal, l’explorateur du vivant imaginé

Peu de créateurs peuvent entrer en concurrence avec Enki Bilal. Célèbre pour ses bandes dessinées, il est à la fois dessinateur, auteur,  réalisateur, peintre, décorateur, costumier au gré de ses collaborations avec les plus grands créateurs du moment.

Cette exposition au Musée de l’Homme (https://www.museedelhomme.fr/fr/programme/expositions-galerie-lhomme/enki-bilal-4358) permet de découvrir une sélection d’œuvres , dont certaines inédites, composée de dessins, de peintures, d’extraits de films et d’écrits.

Artiste protéiforme, Enki Bilal ne cesse d’explorer les frontières : celles de l’humain, de l’animal, de la machine, de la planète. Des frontières qu’il faut franchir pour découvrir un ailleurs, effrayant, intrigant, attirant. Les notions de limite et de métamorphose imprègnent toute son œuvre.

Le futur de l’Homme, précise-t-il, est balisé de frontières, de bordures, de marges qu’il se fait un plaisir de repousser, de provoquer, voire d’affronter. Obsédé par le contrôle de son pouvoir aveuglant, cet humain se trouve mis à nu – je le réalise presque surpris – au cœur de toutes mes créations, et depuis bien longtemps. Cette exposition le prouve.”

De Belgrade à Pilote ( http://bilal.enki.free.fr/index.php3)

Enes (c’est son prénom officiel) Bilal est né en 1951 à Belgrade en République fédérative socialiste de Yougoslavie. Son père était bosniaque, ancien tailleur du maréchal Tito, et sa mère tchèque. En 1961, la famille débarque à Paris rejoindre le père réfugié politique. Après avoir gagné un concours de bande dessinée du magazine Pilote, Enki Bilal publie sa première histoire dans ce magazine en 1972. C’est le début d’une incroyable production d’albums parmi lesquels La Phalange de l’Ordre Noir qui sera un énorme succès de librairie en 1979.

Il publie au moins un album par an et fédère un lectorat enthousiaste qui guette chaque parution. En 1987, il reçoit le Grand Prix du festival international de la BD d’Angoulême.

Mais Bilal s’intéresse aussi au cinéma et à l’opéra. En 1982, il conçoit les décors et les costumes du film ”La vie est un roman” d’Alain Resnais. Il collabore également au ”Nom de la rose’ de Jean-Jacques Arnaud et dessine les décors et les costumes de Roméo et Juliette de Prokofiev et d’O.P.A. un opéra de Denis Levaillant créé au Festival d’Avignon.

Cinéaste lui-même, il réalise, entre autres, Bunker Palace Hotel en 1989 avec Jean-Louis Trintignant et Carole Bouquet et Tykho moon en 1997 avec JL Trintignant, Julie Delpy, Michel Piccoli et Richard Bohringer.

Illustrateur du timbre de France Europa, il est également l’auteur de deux livres-entretien sur sa vie, son œuvre et sur sa vision du monde à venir.

Le Musée de l’Homme, témoin de l’histoire du Trocadéro

Le Musée de l’Homme est l’héritier de Musée d’Ethnographie créé en 1882 au sein du Palais du Trocadéro construit pour l’exposition universelle de 1878. Voir notre blog ”Trocadéro, Paris 16, un bataille de symboleshttps://lagrandiere-immobilier.fr/magazine/page/4/.

Ce Musée de l’Ethnographie avait pour mission de conserver tout ce qui était en train de disparaître, soit du fait de la colonisation, soit du fait de l’évolution des sociétés. Faute de moyens, cet établissement, noyé par l’afflux d’objets venus des colonies, périclitait jusqu’à l’arrivée de Paul Rivet en 1928. Anthropologue du Muséum national d’Histoire naturel, Paul Rivet fit la synthèse des deux disciplines – ethnographie et anthropologie – dans une institution pluridisciplinaire, un ”musée laboratoire” réunissant un enseignement universitaire, un musée, un laboratoire de recherche et une bibliothèque. La préfiguration du Musée de l’Homme créé en 1937 dans l’aile Passy du nouveau Palais de Chaillot construit pour une nouvelle exposition universelle.

En l’espace de quelques années, le Musée de l’Homme, riche des collections du Musée d’Ethnographie et du Musée national d’Histoire naturelle, devint un haut lieu de la recherche et les plus grands scientifiques de l’époque y installèrent leur laboratoire : Claude Lévi-Strauss, Michel Leiris, Germaine Tillon ou Jean Rouch entre autres.

Dans les années 90, le Musée de l’Homme a organisé des expositions permanentes de grande envergure, témoins de sa vocation d’apporter des réponses aux questions des origines de l’Homme.

A la fin des années 90, se posa la problématique de l’absence de valorisation des arts africains, océaniens, américains et asiatiques. Une réflexion qui, sous le gouvernement Chirac, aboutit à la création du Musée des Arts Premiers du Quai Branly (https://www.quaibranly.fr/). Et celle du Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, le MUCEM de Marseille (https://www.mucem.org/).

D’où une reconfiguration du Musée de l’Homme de 2009 à 2015. Le nouveau musée, inauguré en 2015, a, pour objectif, la compréhension de l’évolution de l’Homme et des sociétés en croisant les approches biologique, sociales et culturelles. »

Musée de l’Homme

17 place du Trocadéro

Ouvert tous les jours de 11h à 19h

Accès aux collections et expositions : à partir de 9 €

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