Taux d’intérêt, hausse ou envolée ?

Avec une inflation à près de 6% fin août et, surtout, après les remontées brutales des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne, la hausse des taux des crédits immobiliers est devenue inévitable. C’est un sujet incontournable dans tous les médias après la canicule, les feux de forêt, la guerre en Ukraine et la défunte Queen. Le tout est de savoir jusqu’où ces taux peuvent monter sans impacter le marché immobilier.

Un 1er octobre très attendu.

Avant même la décision historique de la BCE  de relever de 0,75 points ses taux directeurs (https://www.ecb.europa.eu/ecb/html/index.fr.html), les banques commençaient à anticiper le relèvement du plafond du taux de l’usure prévu pour le 1er octobre 2022.

Rappelons que ce taux de l’usure, fixé trimestriellement par la Banque de France, est le taux que les banques ne peuvent pas dépasser assurances comprises.

Aujourd’hui, il est encore fixé à 2,57% pour les crédits de 20 ans et plus.

Les taux actuellement pratiqués ont connu, en moyenne, une augmentation de 20 centièmes sur un mois. C’est-à-dire qu’il est toujours possible d’emprunter à moins de 2% y compris pour les prêts de 25 ans. Tout va donc dépendre de la décision des autorités financières françaises. Si, comme l’espère la profession bancaire, le plafond du taux de l’usure est porté à près de 3%, on se retrouverait dans la situation de 2017. Et les emprunts à moins de 2% pourraient constituer un souvenir d’une époque bénie.

Nous avions déjà évoqué cette perspective dans un blog d’avril : https://lagrandiere-immobilier.fr/conseils/taux-de-credit-bientot-la-fin-de-largent-facile/.

Hausse des taux directeurs de la BCE et crédits immobiliers

Indirectement, cette hausse des taux directeurs va impacter les taux de crédit immobilier. Rappelons que le but de cette remontée inédite en Europe (mais en corrélation avec les hausses de la FED américaine), a pour objectif, entre autres*, de lutter contre l’inflation par la baisse des crédits accordés aux États, aux entreprises et aux particuliers.

Les taux d’emprunt d’État – les OAT 10 ans – sont passés de 0% en janvier 2022 à 2,60% après les deux hausses de la BCE. Ces OAT ne concernent pas directement les banques mais ils constituent un indicateur important de l’évolution des taux.

En revanche, la hausse du taux de refinancement des banques – c’est-à-dire le prix auquel les banques achètent l’argent pour le prêter – influe directement sur les taux de crédit. Il vient de passer à 2,40% contre 1,25% auparavant !

En dépit des recommandations de modération de Bercy, la Banque de France ne pourra s’affranchir de ces mauvaises nouvelles.

Le marché immobilier encore peu affecté

Depuis le début de l’année, certains commentateurs inspirés prédisent un krach immobilier inévitable dans la conjoncture actuelle. En réalité, les taux augmentent mais demeurent bas par rapport à l’inflation.

Mais, surtout, la pierre garde en cette période d’inflation et d’incertitude tout son attrait de valeur refuge.

* Les hausses des taux directeurs de la BCE ont également pour objectif de freiner la baisse de l’euro face au dollar en rémunérant mieux les capitaux qui se sont massivement portés sur le dollar américain proposant une meilleure rémunération.

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